Conception artistique :
Catherine Baÿ, directrice artistique et chorégraphe
Svetlana Montua, curatrice en résidence et doctorante-chercheuse
Suite à la Nuit Blanche, où The Window s’est engagé à recréer un espace de la parole libre à l’instar du Speakers’ Corner du Hyde Park de Londres afin d’interroger le pouvoir transformateur de la parole, nous vous invitons à poursuivre ces interrogations autour de la parole, de la voix et du langage à travers une rencontre inattendue et polyphone de deux artistes appartenant à des générations et des environnements culturels différents.
Vladan Radovanović (né en 1932, Belgrade, Yougoslavie / Serbie) débute ses recherches sur les rapports son – image – parole au milieu des années 50 dans un contexte artistique yougoslave fraichement sorti du dictat du Réalisme socialiste pour s’ouvrir lentement vers des tendances plus modernistes. Après ses études au Conservatoire de la musique, l’artiste protéiforme se consacra pleinement à la création d’une œuvre synthétique qui fusionna l’image, le son et le texte/parole dans des œuvres qu’il intitula les polymédias.
Pour l’artiste, l’art synthétique inclut la jonction et la fusion simultanées et synchronisées de tous les médias, mais également la fusion et la jonction successives de styles individuels ou de caractéristiques stylistiques dans un art intégré. Ce terme, l’art synthétique, réuni toutes les différentes créations produites par l’artiste depuis plus de 50 ans, allant de la poésie sonore, des compostions électroniques, des environnements sonorisés aux pièces radiophoniques et télévisées. Néanmoins, pour chacune de ses créations son point de départ restera son univers personnel de rêves et de la rêverie qu’il nota et dessina soigneusement depuis l’âge de vingt-et-un ans en composant ainsi une collection de plus de 25 tomes.
Violaine Lochu, jeune performeuse française (née en 1987, vit à Montreuil) est une transformiste de la voix, qui bascule les frontières entre les espèces et les genres, entre les identités et les catégories prédéterminées : humain – animal, masculin – féminin, réel –imaginaire… Lors de ses performances, vidéos et pièces radio, elle fusionne différentes langues, chants et cultures inspirés tantôt de ses voyages et de ses séjours de recherche en Europe orientale et sud-est, tantôt des environnements naturels.
Pour sa performance Hybird (2017), elle s’inspire d’un corpus de chants d’oiseaux sauvages dont elle a enregistré et étudié en France et en Laponie: chouette effraie, jaseur boréal, grand tétras, butor étoilé, pigeon ramier, mésangeai imitateur, pinson des arbres, lagopède des saules… Il ne s’agit plus pour Violaine d’imiter une voix d’ailleurs, une voix de l’Autre mais de l’incarner en engageant non seulement sa voix mais tout son corps, de transgresser ses propres limites pour devenir un autre, une femme – oiseau, une hybird.
Dans la continuité de ce dialogue inter-espèces, The Window et Emmanuel Raoul proposent une déambulation urbaine à la découverte de plantes sauvages avec le but de créer un inventaire dans le cadre des sciences participatives qui débutera à 15h devant l’espace artistique The Window.
Emmanuel Raoul, journaliste en reconversion dans le secteur des plantes médicinales et aromatiques, dans le cadre de sa résidence « Plantons la ville » à The Window vous invite à porter attention à des êtres vivants négligés, quasi invisibles et pourtant omniprésents: les plantes sauvages des rues… Comestibles, médicinales, bio-indicatrices ces plantes ont beaucoup à nous dire sur la ville, sa biodiversité mais aussi les changements climatiques. Venez les observer, les écouter et les répertorier! Les observations et identifications faites lors de la balade seront ensuite transmises au Muséum national d’histoire naturelle dans le cadre du projet de sciences citoyennes « Sauvages de ma rue ».
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Droits relatifs aux images (dans l’ordre) :
Violaine Lochu, Hybird, partitions,encre sur papier, 2017
Violaine Lochu, Fabula, © Valérie Sonnier