Cette réappropriation du corps passe par différentes techniques de Hatha Yoga, Souffle, concentration, mémoire cellulaire et danse (classique et contemporaine). Au-delà de la dualité objet (corps) / sujet (psyché) et au-delà même de la question de genre, c’est surtout l’identité dans un ensemble d’autres qui fait tension.Elle a besoin de sentir son corps à chaque geste qu’elle exécute, ce corps à libérer de ses contingences quotidiennes, ce corps à amplifier, ce corps à éclater.
C’est une manière pour elle de vérifier qu’elle est bien vivante et de s’ancrer dans le concret plus facilement. Quand elle réalise des performances/vidéos, que ce soit selon ses propres partitions ou bien dans le cadre de projet collectif, c’est son corps qui devient pleinement le medium de l’œuvre. L’image est un tube (colonne vertébrale) traversé de part en part et au service de l’œuvre. Lorsque qu’elle s’engage avec de grand formats de peintures-dessins-poésies, c’est également toute sa physicalité qui est en jeu et qui s’exprime sous une forme de chorégraphie d’un corps qui se mesure à l’espace, produisant de grands gestes, et défiant son propre équilibre lorsque par exemple elle travaille sur échelle.
Les couleurs jouent un rôle fondamental dans son travail plastique, elle les veut puissantes et exacerbées, presque sensations physiques. Mais aussi elle cherche à produire une immersion synesthésique. L’écriture est maintenant jetée presque illisible pour devenir une forme qu’elle retravaille. En utilisant les mots, en français ou en anglais, elle cherche aussi à établir une démarche plus poétique. Ce processus d’écriture consiste à se placer au croisement de parole – écriture brute – et celui de son propre territoire intime. Cela produit des figures littéraires, des discussions imprévisibles qui s’organisent entre elles selon des règles d’harmonie dictées par le hasard. C’est un journal intime involontaire qui se produit et qui se révèle. Ses sujets s’inspirent de la vie quotidienne, de la littérature, la philosophie, la mythologie, l’histoire, le soin et la danse.
Pour Tranche de vie #1 :
« À mener des tentatives, j’étais quelque peu prématurée »